Améliorer les performances énergétiques des habitations énergivores représente un enjeu essentiel dans la transition écologique. En effet, en 2019, le secteur résidentiel était à l’origine de 10,9 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau national. Cela donne une idée sur les progrès à accomplir pour remplir les objectifs de la COP 21.
Au-delà de la thématique environnementale, la rénovation énergétique est aussi un excellent moyen d’alléger vos factures. Se posent dès lors deux questions : l’organisation de vos travaux de rénovation énergétique et les aides auxquelles vous avez droit.
Lorsqu’on s’engage dans la rénovation énergétique d’une habitation, il est essentiel de planifier ses travaux de façon rationnelle.
Selon l’Agence de la maîtrise de l’énergie (ADEME), chaque projet de rénovation est unique. Les interventions efficaces dépendent :
La première étape du projet consiste donc à faire réaliser un audit qui mettra en évidence les points forts et les points faibles de votre bilan énergétique.
L’expertise peut être conduite par les entreprises spécialisées dans l’espace info énergie que l’on trouve partout en France ou par des professionnels de la rénovation énergétique.
En plus du bilan énergétique, certaines règles de base doivent être connues afin de prioriser les travaux de rénovation énergétique. Selon l’ADEME, il s’agit tout d’abord de mettre en valeur les atouts du logement en termes de protection contre le froid et le chaud. Ainsi, dans l’idéal, les pièces de vie seront orientées au sud. Les pièces de service (couloirs, garages…), quant à elles, seront orientées au nord. Par ailleurs, il ne faut pas hésiter à chauffer modérément les pièces « de nuit ».
Vous pouvez par exemple recourir aux services d’un architecte qui vous conseillera sur vos priorités de rénovation énergétique.
Selon l’ADEME, la déperdition d’énergie d’une maison construite avant 1975 et non isolée est de 20 à 25 % par le toit et les murs, de 10 à 15 % par les fenêtres.
L’isolation des combles et de la toiture doit être réalisée en premier. Il convient à ce stade de choisir le bon isolant en prenant en compte des facteurs comme la résistance thermique, les performances acoustiques, la résistance à l’humidité et aux nuisibles, son prix. N’hésitez pas à demander conseil à votre artisan RGE (reconnu garant pour l’environnement).
Il existe plusieurs catégories d’isolants :
Deux techniques existent sur le marché : l’isolation des murs par l’intérieur ou l’isolation des murs par l’extérieur.
L’isolation des parois vitrées est aussi très importante. Il conviendra dès lors de remplacer vos fenêtres et portes-fenêtres par des modèles qui limitent les infiltrations d’air et les déperditions énergétiques : double voire triple vitrage ou vitrage à isolation renforcée. Le remplacement des menuiseries des fenêtres (bois, PVC ou aluminium) sera peut-être à prévoir en sus.
Elle doit permettre de réduire les déperditions thermiques de 7 à 10 %. Ce type d’isolation consiste le plus souvent à disposer des panneaux isolants sur le plafond de votre garage ou de votre cave. Une isolation sous votre parquet ou carrelage est également possible.
Lorsque celui-ci est ancien, il peut vous être conseillé de remplacer votre équipement de chauffage par un dispositif plus performant et moins énergivore. Il peut s’agir notamment :
Ces équipements vous permettent de contrôler plus efficacement votre consommation d’énergie. Plusieurs systèmes sont disponibles :
Il s’agit ici d’assurer le renouvellement de l’air dans une habitation rénovée et bien isolée où l’air extérieur entre plus difficilement. Une bonne ventilation permet en outre de limiter la pollution intérieure et l’humidité. Cela plaide pour l’installation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC).
Il existe deux systèmes de VMC :
Les travaux de rénovation énergétique peuvent s’avérer très coûteux. Pour inciter les particuliers à y avoir recours, de nombreuses aides ont été mises en place par les pouvoirs publics.
MaPrimeRénov’ a remplacé en 2020 le crédit d’impôt (CITE) et la prime « Habiter Mieux Agilité » versée par l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH).
La prime est établie en fonction d’un barème qui prend en compte les revenus des bénéficiaires (avec une distinction entre l’Île-de-France et les autres régions) et les travaux engagés.
Même les personnes percevant des revenus élevés peuvent y prétendre. À titre d’illustration, des travaux d’isolation des plafonds des combles donneront lieu à une prime de 25 €/m² au bénéfice de personnes aux revenus très modestes. Les personnes à revenus élevés toucheront, quant à elles, une somme de 15 €/m².
Il existe d’autres critères d’obtention de la prime et des bonifications :
MaPrimeRénov’ est cumulable avec d’autres aides comme les Certificats d’économie d’énergie (CEE) et les aides des collectivités locales notamment.
Par ailleurs, MaPrimeRénov Sérénité, versée par l’ANAH, s’adresse aux propriétaires modestes ou très modestes. Le barème des revenus modestes prévoit par exemple un plafond de ressources annuelles de 21 123 € en Île-de-France et de 19 565 € dans les autres régions pour une personne seule. Elle finance les travaux importants de rénovation énergétique. Pour l’obtenir, le gain énergétique doit être au minimum de 35 %. La prime n’est pas cumulable avec un prêt à taux zéro (PTZ) obtenu dans les 5 années qui précèdent la demande de prime.
Il s’agit de Certificats d’économie d’énergie (CEE) prenant différentes formes (prime énergie, diagnostic, bon d’achat…).
Par exemple, la Prime énergie d’EDF est une aide financière pour les travaux d’amélioration de la performance énergétique. Pour en bénéficier, il faut respecter certaines conditions (les revenus n’en font pas partie).
Le dispositif CEE prévoit également des prêts bonifiés liés à la rénovation énergétique.
Dans le cadre du dispositif CEE , il existe également la Prime Énergie Monexpert qui est accessible à tous (propriétaire occupant, bailleur, locataire). Il s’agit d’une prime versée par des vendeurs de carburant ou des fournisseurs d’énergie. Le montant de la prime dépend des travaux envisagés, du lieu où se situe le bien et du niveau des ressources. Par exemple, l’aide maximale pour l’installation d’une chaudière à bois granulés s’élèvera à 4 000 € pour les revenus très modestes et à 2 500 € pour les revenus élevés.
Tous les ménages peuvent bénéficier de cette aide. Les montants versés dépendent des travaux engagés en fonction d’un barème de revenus.
Cette aide s’adresse aux personnes retraitées, propriétaires ou locataires, qui souhaitent engager des travaux pour améliorer leur logement. Le montant de l’aide est établi en fonction des revenus du ménage et du montant des travaux. Sont concernés les travaux d’isolation thermique, en autres travaux comme le changement de revêtement des sols, l’accessibilité du logement, la motorisation des volets roulants, etc. Le montant maximum de l’aide s’élève à 3 500 €.
Versé sous conditions de ressources, le chèque énergie est une aide pour le paiement des factures d’énergie, l’achat de combustibles, mais aussi certains travaux énergétiques. Pour 2022, son montant s’échelonne de 48 € à 277 €.
L’éco-PTZ permet de financer les travaux d’amélioration énergétique. En 2022, le montant maximum de l’emprunt a été fixé à 50 000 € si le gain d’amélioration énergétique atteint au minimum 35 %.
L’éco-PTZ est accordé sans plafond de ressources. Il concerne les propriétaires et copropriétaires dont le bien a été construit depuis plus de 2 ans.
La CAF peut accorder à presque tous les ménages un prêt à l’amélioration de l’habitat (PAH) d’un montant maximum de 1 067,14 € au taux de 1 %. Il concerne par exemple l’installation de fenêtres à double vitrage parmi d’autres travaux.
Entrée en vigueur en 2019, la loi Denormandie est destinée aux particuliers qui acquièrent un logement ancien dans le but de le louer. Une réduction d’impôt est accordée à ces personnes en cas de travaux de rénovation, dont les travaux de rénovation énergétique.
Cet avantage fiscal est ouvert dans les villes faisant partie du plan « Action Cœur de Ville » (222 villes ou agglomérations) ou faisant l’objet d’une opération de revitalisation du territoire (ORT) dans le cadre de la loi ELAN.
Ce taux de TVA s’applique aux travaux de rénovation énergétique dont la liste est établie par l’administration fiscale : économie d’énergie, isolation thermique ou équipements utilisant une source d’énergie renouvelable…
Des aides peuvent être accordées par les collectivités locales dans le cadre de la rénovation énergétique. Cela concerne les communes, le département ou la région. Afin de trouver les aides auxquelles vous êtes éligible, l’ANIL (Agence nationale pour l’information sur le logement) propose un outil de recensement des aides sur un territoire.
Par exemple, certaines communes accordent des exonérations temporaires de taxe foncière aux ménages qui engagent des travaux de rénovation énergétique.
Vous avez envie d’entamer des travaux pour votre appartement ou maison et vous ne savez pas par quoi commencer ni quelles aides demander ?
N’hésitez pas à nous contacter, un conseiller se fera un plaisir de vous renseigner et de vous accompagner dans votre projet.